Les nouveaux pauvres de l’Union Européenne
Le chômage se propage en Europe et rend la situation très difficile pour les pays d’Europe du Sud. Une partie de la population est particulièrement concernée : les classes moyennes.
En une année, le nombre de chômeurs européens a augmenté de près d’un million pour atteindre les 24 millions. Les pays sud européens se retrouvent avec des taux de chômage très élevés ; citons notamment l’Espagne et la Grèce, dont la moitié des jeunes sont sans emploi et démunis face à un marché du travail dévasté.
Dorénavant, ce ne sont plus exclusivement les adhérents de l’UE les plus récents, souvent des ex-URSS, qui sont touchés par ce phénomène mais aussi les États plus « puissants ». De forts écarts subsistent, toutefois, par rapport à la moyenne européenne de pauvreté, à l’instar des cas bulgares et roumains, avec respectivement 46,2% et 43,1% de pauvreté contre 14% pour la République Tchèque ou 15,1% pour les Pays-Bas. La société espagnole se situe au centre de cet antagonisme mais augure un futur très difficile pour ses citoyens.
Dans ce marasme économique, outre le fait que les pays du Sud et du Nord ne connaissent pas le même sort, on dénote un phénomène autre : une hausse de la pauvreté se profile, due à l’affaiblissement des classes moyennes.
En effet, les classes moyennes sont touchées de plein fouet par la conjoncture européenne. L’Union européenne, en plus de devoir régler ses problèmes économiques, va donc être confrontée à une recrudescence de la pauvreté. Les millions de personnes appartenant à la tranche dite « classe moyenne inférieure » seront dorénavant reléguées au rang de « pauvres ». Cette situation concerne quasiment un quart de la population européenne. En effet, en 2009, 115 millions de personnes, équivalent à 23,1% de la population, étaient considérées « à risque ». Hors la crise actuelle ne peut qu’empirer ces statistiques. La pauvreté est échelonnée sur deux paliers : relative, qui correspond aux gens qui ne touchent que 60% du revenu médian et grave, coïncidant à 40% du revenu médian. La précarité va donc indubitablement s’accentuer, du fait de l’engrenage négatif dans lequel l’UE est plongée.
Cela faisait longtemps que la pauvreté n’avait pas été évoquée de manière si récurrente en Europe. Après les “working poors », phénomène fomenté par un capitalisme mené de manière effrénée, les affres du chômage se font de plus en plus ressentir sur le Vieux Continent. La stratégie de Lisbonne avait instauré l’objectif d’infléchir le nombre de pauvre à 20 millions pour 2020, but qui ne pourra vraisemblablement pas être atteint.